Cour Suprême du Cameroun,
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AFFAIRE:
Fossi Antoine
C/
Ministère Public et veuve Moundi et autres
ARRET 238 DU 14 MAI 1992
LA COUR,
Vu le mémoire ampliatif déposé le 29 novembre 1989 par Maîtres Ninine et Bonnard, Avocats associés à Douala ;
Sur le premier moyen de cassation amendé pris de la violation de la loi, violation et fausse application de l'article 8 de l'ordonnance n°74/1 du 06 juillet 1974, ensemble violation de l'article 5 de l'ordonnance n°72/4 du 26 août 1972 fixant l'organisation judiciaire de l'Etat ; mauvaise interprétation des dispositions du premier texte susvisé, manque de base légale ;
«En ce que, le juge d'appel a fait dépendre l'imputation d'escroquerie foncière prévue à l'article 8 de l'ordonnance susvisée, de l'intervention d'un notaire à la transaction, alors que cette exigence ne résulte d'aucune disposition du texte qui est de portée générale à l'égard des vendeurs et des bailleurs ;
«Il résulte de façon non équivoque que la peine est applicable à cette catégorie de justiciables, les vendeurs et les bailleurs ainsi désignés à l'alinéa 3 de l'article 8, sans que soit exigé la connivence ou le concours d'un notaire ou d'un greffier-notaire ; la conjonction de coordination «ainsi» amenant un complément dans l'énumération des personnes passibles des peines (Voir le dictionnaire Robert.) ;
«Il est incontestable que la rédaction de l'article 8 ne laisse aucune équivoque ;
«Le bailleur, le vendeur sont punissables en tout état de cause, et quand est intervenu à l'acte un notaire ou un greffier-notaire, celui-ci est également coupable dans les mêmes limites. Ce texte ainsi libellé n'est que l'application logique des principes de droit sur la complicité par fourniture de moyens, aide ou assistance ;
«Tout terrain vendu sans immatriculation au nom du vendeur, par acte sous seings privés ou par acte notarié entraîne l'application du texte ;
«Il en résulte que le juge d'appel a dénaturé les termes pourtant sans équivoque de l'article 8 de l'ordonnance n°74/1 du 6 juillet 1974 en entravant l'application de ce texte par une exigence superflue, inconnue de la loi» ;
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