Journal officiel du Sénégal

LOI n° 2004-27 du 26 Juillet 2004 autorisant le Président de la République à ratifier la convention de la Commission africaine de l'Energie, adoptée à Lusaka (Zambie), le 11 Juillet 2001.

EXPOSE DES MOTIFS

Le Convention de la Commission africaine de l'Energie a été adoptée par la 37eme conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA/Union africaine à Lusaka (Zambie), le 11 juillet 2001.

L'objectif visé par cette Convention est de permettre aux Etats africains de remédier aux graves pénuries d'énergie qui entravent leurs efforts de développement industriel.

En vue d'atteindre l'objectif précité, la Convention prévoit la mise en place d'une Commission africaine de l'Energie (AFREC) qui aura son siège à Alger (Algérie).

L'AFREC est composée des organes suivants :

la Conférence des Ministres chargés de l'Energie ;

le Conseil exécutif ;

l'Organe consultatif technique ;

le Secrétariat ;

tous organes subsidiaires qui pourraient être crées.

Les fonctions principale de l'AFREC sont :

L'élaborations de politiques, stratégiques et plans de développement de l'énergie sur la base des priorités de développement de la sous-région, de la région et du Continent ;

La mobilisation des ressources financières, afin de fournir aux Etats membres et aux communauté économiques régionales (CER), l'assitance nécessaire au développement de leur secteur énergétique ;

Macky SALL.

CONVENTION DE LA COMMISION AFRICAINE DE L'ENERGIE PREAMBULE

Les Etats membres de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA).

Reconnaissant que les graves pénuries dans un grand nombre de pays africain ont entravé pendant plusieurs années leurs efforts de développement industriel, malgré l'énorme potentiel énergétique classique et des gisements importants de sources d'énergie nouvelles et renovelables ;

Conscients du fait que l'Afrique doit mettre en valeur ses ressources en énergie et les mobiliser pour la satisfaction des besoins en énergie de ses populations en vue du développement du continent, et offrir une alternative au déboisement et à l'utilisation du bois de coupe comme source d'énergie primaire ;

Rappelant les différentes résolutions et déclarations dans lesquelles il est stipulé que le développement économique intégré du continent africain est une condition sine qua non à la réalisation des objectifs de l'Organisation de l'Unité africaine ;

Rappelant en outre le Plan d'Action de Lagos adopté en 1980. Le Programme d'Action du Caire adopté 1995, les résolutions adoptées par la première session de la Conférence panafricaine des Ministres de l'Energie à Tunis en 1995, ainsi que les résolutions des premières et deuxième sessions de la Conférence régionale des Ministres africains chargés de la Mise en valeur et de l'Utilisation des ressources minérales et énergétiques tenues, respectivement à Accra en 1995 et Durban 1995 ; qui, entre autres, péconise la nécessité du développement socio-économique accéléré en Afrique y compris le développement durable et l'exploitation des ressources énergétiques ;

Rappelant également le Règlement et le Décision adoptés par le Conseil des Ministres réuni lors des soixante-douzième et soixante-treizième sessions ordinaires à Lomé (Togo) du 6 au 8 juillet 2000 et à Tripoli (Libye) du 22 au 26 février 2001, adoptant le principe de création de la Commission africaine de l'Energie, respectivement Règlement (CM/OAU/AEC/Regl. I (VII), Para. 5 et CM/Dec.559 (LXXIII), ainsi que les recommandations de la Conférence des Ministres africains de l'Energie tenue à Alger (Algérie) du 23 au 24 avril 2001 ;

Reconnaissant la nécessité de coordonner les actions entreprises par les pays africains pour mettre en valeur leurs ressources énergétiques et pour résoudre collectivement les divers problèmes liés à l'exploitation et à l'utilisation efficaces et rationnelles de leurs ressources en vue d'assurer le développement socio-économique ;

Réaffirmant les dispositions du Traité instituant la Communauté économique africaine, et en particulier l'article 54 (2) (1) qui stipule que les Etats membres de la Communauté économique africaine s'engagent dans le cadre de la coordination et de l'harmonisation de leurs politiques et programmes dans les conditions de l'énergie, à « Créer un mécanisme de concertation et de coordination permettant de résoudre en commun les problèmes que pose le développement énergétique au sein de la Communauté... » ;

Sont convenue de ce qui suit :

Chapitre premier

Dispositions générales

Art. premier —  Définitions

Aux fins de la présente Convention, à moins que le contexte n'en décide autrement, on entend par :

a)

« AFREC » la Commission africaine de l'Energie ;

b)

« Conférence » la Conférence des Ministre ou les autorités responsables de l'énergie telle qu'établie à l'article 6 de cette Convention ;

c)

« Conseil » le Conseil exécutif tel qu'établie à l'article 6 de cette Convention ;

d)

« Energie » toute ressource renouvelable ou non renouvelable à l'état naturel ou après transformation, exploitée par l'homme ;

e)

« Traité » le Traité » instituant la Communauté économique africaine ;

f)

« Communauté économique régionale » ou CER toute communauté économique régionale africaine créée, inter alia, pour coordonner le développement du secteur de l'énergie sur une base régionale ou sous-régionale, et ce, conformément à la définition dans le Traité ;

g)

« Etat membre » un Etat membre de la Commission africaine de l'Energie créée par la présente Convention.

Art. 2 —  Création

Il est créé au sein de l'Organisation de l'Unité africaine, une Commission africaine de l'Energie.

Elle est composée des Etats membre de l'OUA.

Art. 3 —  Principes Directeurs

Aux fins de la présente Convention, les Etats membres déclarent solennellement leur adhésion aux principes suivants :

a)

Développement de l'utilisation de l'énergie pour promouvoir et appuyer un développement économique et social rapide, éliminer la pauvreté, combattre la désertification et améliorer les conditions et qualité de vie dans les Etats membres ;

b)

Coopération dans le domaine énergétique entre les Etats membres, en particulier par le développement en commun des ressources énergétiques, et par l'identification et la promotion de projets d'envergure régionale et/ou sous-régionale ;

c)

Développement et utilisation durables et écologiquement rationnels de l'énergie ;

d)

Accélération de la mise en oeuvre du Traité d'Abuja grâce à un développement et une utilisation intégrés, coordonnés et harmonisés de l'énergie, et élaboration et la mise en oeuvre des programmes et politiques d'énergie ;

e)

Promotion de la recherhce et du développement et encouragement du transfert de technologies dans le secteur de l'énergie ;

f)

Renforcement de l'intégration, de l'autosuffisance de la sécurité et de la fiabilité de l'approvisionnement en énergie dans les Etats membres ;

g)

Coopération inter-Etats sous-régionale et régionale dans le domaine de la formation et de la mise en valeur des ressources humaines dans le secteur de l'énergie ;

h)

Harmonisation des normes et des pratiques dans le secteur de l'énergie ;

i)

Promotion du commerce et de l'assistance technique entre les Etats membres dans le domaine de l'énergie ;

j)

Promotion du partenariat entre les entreprises et les institutions des Etats membres, entre autre, grâce à la création des conditions propices ;

k)

Partage équitable des coûts de la mise en oeuvre de la présente Convention dans un esprit de bonne gouvernance et de transparence ;

l)

Règlement pacifique des différends.