Journal officiel du Cameroun

DECISION N° 107/UDEAC-114-CM-16 Portant adoption des Grandes Orientations des Politiques Economiques des Etats membres de la Communauté pour l'année 2008.-

LE CONSEIL DES MINISTRES

Vu le Traité instituant la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale du 16 mars 1994 et ses Additifs subséquents ;

Vu la Convention régissant l'Union Economique de l'Afrique Centrale (UEAC), notamment en son Titre III ;

Vu la Directive N° 01/00-UEAC-064-CM-04 relative à la mise en place de la Surveillance multilatérale des politiques macro-économiques au sein des Etats membres de la CEMAC ;

Vu la Directive N° 01/01-UEAC-094-CM-06 fixant critères et indicateurs macroéconomiques de la surveillance multilatérale ;

Vu la Décision N° 02/01-UEAC-090-CM-06 relative à la participation du Secrétariat Exécutif aux négociations des Etats membres avec les Institutions de Bretton Woods ;

Vu la Décision N° 01/00-UEAC-064-CM-04 relative à la détermination du calendrier de la mise en place de la surveillance multilatérale des politiques macro-économiques au sein des Etats membres de la CEMAC ;

Considérant qu'aux termes de l'article 55, il revient au Conseil des Ministres d'adopter les critères et indicateurs de la Surveillance multilatérale et de leur assigner, le cas échéant, des valeurs critiques ;

Sur proposition du Président de la Commission de la Communauté et après consultation de la Cellule Communuataire et du collège de surveillance ;

Grandes orientations des politiques économiques 2008

INTRODUCTION

Les Grandes Orientations des Politiques Economiques (GOPE) constituent la base de la coordination des politiques économiques des Etats membres de la CEMAC (Article 49 de la Convention de l'UEAC). Au moins une fois par an, le Conseil est appelé à se prononcer sur ces grandes orientations.

Les Etats de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale sont dotés d'importantes richesses naturelles, en particulier le pétrole, les minerais et la forêt. Cependant, leurs économies se caractérisent essentiellement par une base productive réduite à quelques secteurs d'activités peu compétitifs, peu créateurs d'emplois, souvent extravertis et vulnérables aux multiples chocs extérieurs, une intégration économique sous-régionale insuffisante, un faible niveau d'investissement et une multiplicité d'entraves économiques structurelles et institutionnelles.

La croissance annuelle moyenne du PIB communautaire au cours des cinq dernières années (2002-2006) a été de 4,4 % et, avec une population en augmentation de 2,7 % par an, la croissance annuelle moyenne par tête d'habitant se situe à 1,7 %. Ces performances communautaires sont en deçà du minimum nécessaire, estimé à 7 %, pour réduire significativement la pauvreté et atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Les principaux facteurs à l'origine de la flambée des prix dans la sous-région tiennent, entre autres. à l'évolution des prix du pétrole sur le marché international aux aléas climatiques et à la hausse des salaires dans certains pays. A cet égard, la politique monétaire semble inefficace pour la juguler. Ainsi, en 2006, le taux d'inflation qui doit être inférieur à 3% n'a été respecté par aucun Etat membre.

L'activité économique dans la sous-région reste dépendante du pétrole qui représente plus de 25 % du PIB nominal 'de la zone et 75 % du total des exportations des biens. Cela fragilise la croissance, étant donné la volatilité des cours et l'épuisement progressif des réserves de pétrole.

Pour renverser ces tendances, les Etats sont appelés à mette en oeuvre au niveau communautaire et individuellement les grandes orientations de politiques économiques ci-après.

I. Au niveau régional

Les principaux axes stratégiques sont (i) l'amélioration du cadre macroéconomique„ (ii) la diversification de la base productive, (iii) la poursuite de la lutte contre la pauvreté et la promotion de l'emploi et (iv) l'approfondissement de l'intégration régionale.

1- Amélioration du cadre macroéconomique :

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maîtriser l'inflation par une adéquation entre la hausse des salaires et la productivité ;

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adopter une politique budgétaire prudente, notamment en cette période de conjoncture internationale favorable ;

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assurer une gestion efficiente et durable de réserves extérieures et la surliquidité bancaire ;

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Améliorer davantage la gouvernante économique.

2- Diversification de la base productive :

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s'attaquer aux problèmes structurels par l'adoption d'un plan d'action de diversification de la base productive;

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élaborer une stratégie d'amélioration du climat des affaires ;

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renforcer la régulation et l'environnement concurrentiel.

3- Réduction de la pauvreté et promotion de l'emploi :

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Mettre en oeuvre un plan d'action opérationnel découlant des documents de stratégie de réduction de la pauvreté, avec un accent particulier sur l'emploi, la santé, l'éducation et l'accès à l'eau potable ;

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améliorer la productivité de la main d'oeuvre (technologies de l'information et de communication, formation professionnelle, etc.) ;

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investir dans les activités à haute intensité de main diceuvre.

4- Approfondissement de l'intégration régionale :

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Etaborer un programme sous régional de développement en mettant l'accent sur le renforcement des infrastructures;

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