Cour Suprême du Cameroun
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Chambre sociale
AFFAIRE:
Lawson Philippe
C/
S.C.O.A
ARRET N° 50 DU 7 MAI 1963
LA COUR,
Sur le moyen unique pris de la violation de l'article 167 du Code du travail, de l'arrêté n° 15 du 17 novembre 1958 et des articles 3 paragraphe 2 et 37 paragraphe 2 de l'ordonnance du 17 décembre 1959 pour défaut de motifs et manque de base légale ;
Attendu que pour condamner Lawson Philippe à payer un préavis à la SCOA pour avoir rompu le contrat de travail qui les liait en refusant de reprendre ses fonctions dans le délai de quarante-huit heures qui lui était imparti par son employeur, l'arrêt attaqué a considéré que le licenciement notifié le 26 octobre 1960 par la SCOA à Lawson Philippe, délégué du personnel, était nul et de nul effet faute par la SCOA d'avoir obtenu préalablement au licenciement la décision de l'inspection du travail et des-lois sociales prescrite par l'article 167 du Code du travail, et la SCOA ayant reporté ultérieurement sa décision de licenciement et invité Lawson à rejoindre son travail, ledit Lawson en n'y déférant pas avait pris la responsabilité de la rupture du contrat ;
Mais attendu que l'article 167 ne saurait retirer tout effet juridique au licenciement intervenu sans que soient observées ces prescriptions ;
Qu'un tel licenciement constitue de la part de l'employeur une interruption fautive de son obligation contractuelle à l'égard de l'employé laquelle ouvre à ce dernier l'option de l'article 1184 du Code civil entre l'exécution forcée du contrat ou sa résolution imputable à la partie adverse avec dommages et intérêts ;
Que par suite l'arrêt a fait une fausse application de l'article 167 du Code du travail ;
PAR CES MOTIFS
CASSE et ANNULE ;
RENVOIE la cause et les parties devant la Cour d'appel de Yaoundé ;
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