Cour Suprême de Côte d'Ivoire

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Chambre judiciaire

AFFAIRE:

RUBAN ROUGE Côte d'Ivoire

(SCPA KAHIBA-BOGUI)

C/

LAGA TANOH Joseph, Mme OUEGNIN Georgette, épouse LAGA

(SCPA BANNY IRITIE et Associés)

Arrêt n° 188/07 du 05 avril 2007

La Cour

Vu les pièces du dossier;

Vu les mémoires produits;

Sur le moyen unique de cassation pris du défaut de base légale résultant de l'absence, de l'insuffisance, de l'obscurité ou de la contrariété des motifs.

Vu l'article 206-6° du Code de Procédure civile;

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Abidjan, 03 mars 2006) qu'ayant conclu un contrat de bail à l'usage professionnel avec les époux LAGA TANOH courant janvier 2002, l'ONG Ruban rouge, après l'insurrection armée du 19 septembre 2002, a fermé ses bureaux le 05 décembre 2002 et résilié ce contrat qu'un constat de l'état des lieux a été dressé par acte d'huissier le 18 décembre 2002, contradictoirement par les parties qui ont convenu que les bailleurs conservent et utilisent la caution de 900.000 f et l'avance sur loyer de 600.000 F pour effectuer les travaux de remise en état des lieux que le 06 février 2003, 'les époux LAGA TANOH ont unilatéralement dressé un autre constat de l'état des lieux suivi d'un inventaire des dégradations et d'une facture des travaux effectués et ont assigné Ruban Rouge 'devant le tribunal d'Abidjan, en paiement de diverses sommes d'argent aux titres de frais de remise en état des lieux loués, d'impôts fonciers " pour constructions réalisées par le locataire ", et de dommages-intérêts pour résistance abusive ; que par l'arrêt attaqué, la Cour d'Appel d'Abidjan, reformant le jugement n°447 du 21 février 2005 qui les a déboutés de toutes leurs demandes, a condamné Ruban Rouge à payer aux époux LAGA Tanoh, 2.317.032 f au titre des frais de remise en état des lieux loués

Attendu que pour en décider ainsi l'arrêt contesté énonce que " si les parties ont, de façon contradictoire fait dresser un état des lieux suivant procès-verbal d'huissier en date du 18 décembre 2002, elles n'ont cependant pas fait établir un devis des dégâts et dégradations constatées ; par ailleurs, l'initiative prise par les époux LAGA pour remettre en état leur maison et surtout la facture de 3.217.032 F résultant desdites réparations correspond bien aux dégradations constatées dans le procès-verbal susvisé;

Attendu qu'en se déterminant par de tels motifs sans dire en quoi, ainsi que l'y invitaient les conclusions de Ruban Rouge, le constat de l'état des lieux dressé unilatéralement le 06 février 2003 par les époux LAGA Tanoh lui était opposable, la Cour d'Appel n'a pas donné de base légale à sa décision ; d'où il suit que le moyen est fondé ; qu'il y a lieu de casser et annuler l'arrêt attaqué et d'évoquer conformément à l'article 28 nouveau de la loi n°97-243 du 25 avril 1997 relative à la Cour Suprême;

Sur 1'Evocation